Test WRC Generations, menu maxi best of (2024)

Grand habitué de la licence depuis des années, le studio français KT Racing va passer la main à Codemasters l’année prochaine. C’est donc tout naturellement que les développeurs ont souhaité frapper un dernier grand coup avec WRC Generations, comme un cadeau d’adieu aux fans de rallye. Un adieu aux allures de best of.

Pour cet opus en forme de bouquet final, KT Racing ne change pas fondamentalement sa recette, mais apporte quelques nouveautés sympathiques, et surtout un véritable amour pour la discipline.

L’inévitable mode carrière est toujours de la partie. Très similaire au 10, il ne révolutionne rien et reprend les bases de celui de WRC 10. On se lance dans une écurie de WRC3 pour gravir les échelons jusqu’à la catégorie reine, le WRC. La gestion du calendrier est toujours au cœur du système.

Test WRC Generations, menu maxi best of (1)

Pour casser la monotonie des courses, on trouve des événements disséminés çà et là comme les événements constructeurs nous invitant à prendre place dans une voiture WRC pour des essais privés, des voitures historiques, aller le plus loin possible dans une spéciale avant la fin du temps imparti ou encore piloter dans des conditions extrêmes, avec une voiture endommagée. À la clé, des points d’expérience que l'on peut utiliser pour développer son équipe. L’XP récolté sert toujours à développer l'arbre de compétences, auquel il faut désormais ajouter la gestion de l’hybride.

En parallèle, des séminaires d’équipe sont régulièrement disponibles. Permettant de renforcer le moral des troupes, ces derniers ne présentent aucun intérêt ludique, se résumant simplement à cocher une case dans le calendrier. Le reste est très classique, avec un mode saison permettant d’incarner un pilote existant dans, un mode course simple et un mode conter-la-montre.

La ligue des pilotes extraordinaires

La grande nouveauté de cet opus est le mode Ligues. Entièrement en ligne, celui-ci propose de participer à des ligues seul ou par équipe de 8. L’objectif est simple : accumuler le maximum de points pendant les 11 semaines que dure chaque saison, afin de gravir les échelons des divisions.

La première semaine sert à effectuer les qualifications. Puis des spéciales uniques sont disponibles chaque jour de la semaine, et enfin, un rallye complet hebdomadaire. Si la reconnaissance des tracés est illimitée, seuls trois essais sont disponibles pour effectuer un chrono. Six divisions sont disponibles au total. Si les premières semblent largement accessibles, nul doute que les plus hautes divisions demanderont de grands talents de pilotage. Bien pensé, ce système semble particulièrement prometteur. Pour peu que la masse de joueurs suive, cela devrait assurer des dizaines d’heures de plaisir au volant.

Test WRC Generations, menu maxi best of (2)

Le volant justement, parlons-en. La série des WRC n’a jamais été une pure simulation façon Dirt Rally 2, mais elle a toujours essayé de tendre vers plus de réalisme. Si les débuts avec WRC 5 ont été difficiles de l’aveu même des développeurs, la série a su s’imposer au fil du temps comme un joli compromis entre simulation et accessibilité. WRC Générations reprend donc trait pour trait le gameplay de WRC 10 (le dernier en date). Les habitués des jeux de course n’auront aucun mal à prendre leur marque, tandis que les néophytes peuvent choisir d’activer certaines aides à la conduite pour débuter (ABS, contrôle de traction, etc.)

Le jeu reste toujours pensé pour être joué à la manette, le volant n’apportant aucune plus-value. Les sensations de pilotage restent toujours satisfaisantes, surtout au niveau de l’adhérence et de la gestion des pneus ainsi que des différentes surfaces. Certaines spéciales se déroulant à la fois sur terre et asphalte, ou encore sur le sec avec des parties enneigées comme le Monte-Carlo, le choix des pneumatiques se révèle crucial et ajoute une grosse part de stratégie dans certains rallyes.

Simu mais pas trop

Le comportement des voitures en virage reste crédible et on ressent bien les différences entre les différentes catégories, même si la gestion du transfert des masses n’est pas incroyable. Cela rend d’ailleurs la gestion du contre-braquage assez délicate, notamment sur la neige. Là où WRC Generations excelle, c’est dans ses tracés et dans la gestion du tempo des spéciales. La sensation d’enchaîner parfaitement les virages à haute vitesse sur le tempo des notes de son copilote est toujours aussi grisante, d’autant que les tracés sont pour la plupart très réussis. Exit les autoroutes des premiers opus de la licence, on a souvent à faire ici à des tracés bien tortueux et piégeux. Chaque élément du parcours peut vite nous envoyer au tapis en cas de survitesse ou d'inattention. Mur de neige, cailloux, virage qui se referme, les pièges ne manquent pas. Il faut aller vite, tout en gardant une petite marge.

Test WRC Generations, menu maxi best of (3)

Évidemment, se faire surprendre par un virage dans les derniers kilomètres d’une longue spéciale qu’on a parfaitement maîtrisé jusqu’ici peut avoir un côté frustrant, mais après tout, c’est ce qui fait l’essence même de ce sport. D’autant que pour les moins acharnés, il est toujours possible d’activer la remise automatique sur la piste. On aurait cependant aimé un peu plus d’endroits réels dans les tracés, qui restent la plupart du temps imaginaires.

Un contenu gargantuesque

Pour que la fête soit véritablement complète, KT Racing s'est appuyé sur son patrimoine développé tout au long des années. 21 rallyes sont disponibles, pour plus de 700 km de spéciales. C’est simple, on retrouve tous les rallyes créés par le studio depuis son premier jeu, WRC 5, avec des rallyes historiques tel le tour de Corse. Mieux encore, les spéciales ont été légèrement remaniées, les rendant un peu plus réalistes, notamment sur la gestion de la lumière et des particules.

Les nouvelles voitures hybrides Rally1 de cette saison 2022 sont évidemment de la partie. Le moteur thermique est donc couplé à un complément électrique de 100 kilowatts, de quoi donner un gros coup de pied aux fesses à l’accélération. Avant chaque spéciale, on peut choisir parmi trois cartographies motrices, allant de très agressive à légère. Sur l’asphalte, on privilégie donc une hybridation très agressive tandis que sur terre, neige ou forte pluie, il faut avoir la pédale plus douce sur le boost.

Test WRC Generations, menu maxi best of (4)

Les voitures historiques sont également de la fête, avec des légendes telles que la Lancia Delta, la Subaru Impreza de Colin McRae (paix à son âme) ou la Mitsubishi Lancer. Pour les gamins des années 90 ayant bercés au Colin McRae Rally ou encore V-Rally, cela fait toujours son petit effet.

D’un point de vue technique, le jeu se montre relativement solide, sans être un foudre de guerre pour autant. Tournant sur le même moteur que WRC10, celui-ci se permet même de nous en mettre plein les mirettes à quelques occasions. Un coucher de soleil au Kenya ou une spéciale sur la neige en Suède fait toujours son petit effet. Malheureusement, la version PC souffre d’un manque d’optimisation embêtant pour les configurations modestes. Même en réglages high, le jeu chute régulièrement sous les 60 images par seconde avec une configuration moyen de gamme. Gageons qu’un petit patch day one arrangera ça.

WRC Generations s'annonçait clairement comme une sorte de menu maxi best of, et c'est ce qu'il est. Certes, la simulation de KT Racing sonne davantage comme une compilation que comme un véritable nouvel opus, mais vu le contenu, et à ce prix (le jeu est vendu sous les 30 euros dans beaucoup d'enseignes), il serait vraiment dommage de se priver pour tout fan de la discipline.

Test WRC Generations, menu maxi best of (2024)

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